Historique du jodo

Une victoire contre le sabre

Le Jodo est un art martial japonais qui étudie la "voie du bâton" à travers de nombreuses techniques de défense contre le sabre. Le fondateur de cette discipline est Musô Gonnosuke Katsuyoshi qui a vécu il y a 400 ans. Son école, dont la tradition a survécu jusqu'à aujourd'hui, porte le nom de Shintô Musô ryû jôjutsu (ou Shintô Musô ryû jôdô). 

Contre de la technique de blocage en croixMusô Gonnosuke Katsuyoshi était un "sabreur" émérite du style Tenshin Shôden Katori Shintô Ryû dont la légende raconte qu'il échoua à vaincre le célèbre Miyamoto Musashi et sa technique des deux sabres. Ce dernier lui ayant laissé la vie sauve, Gonnosuke médita sur sa défaite et trouva l'inspiration dans l'utilisation d'un simple bâton, un peu plus long que la lame d'un sabre.

Il passa du temps à élaborer des techniques en vue d'une revanche avec cette arme rapide, versatile et aux multiples possibilités. Lorsqu'il rencontra à nouveau Musashi, il parvint cette fois à vaincre la technique de blocage en croix des deux sabres de son adversaire et lui laissa à son tour la vie sauve...

Chaque ancienne école a sa légende bien sûr, et il est certainement impossible aujourd'hui de connaître la vérité. C'est en tout cas une belle histoire !

Le développement du jodo

Maître ShimizuAvec le temps, la tradition du jôjutsu se perpétua et se divisa en plusieurs branches. Maître Shimizu Takaji, qui enseignait à Tokyo entre les deux guerres, fut nommé président du Dai Nippon Jôdô Kai (Association de Jodo du Grand Japon) et semble avoir été reconnu comme le 25e grand maître de Shindô Musô Ryû. En 1955 fut créée la Fédération Japonaise de Jodo, puis dans les années 60, la fédération de Kendo constitua un comité d'experts en vue d'intégrer le jodo au cursus des pratiquants de Kendo, ce qui donna naissance au Seitei Jôdô, ensemble de 12 katas pour la plupart extraits du jodo traditionnel avec quelques modifications (2 katas seulement ont été créés pour ce système et ils sont également souvent enseignés dans les dojo de Shindô Musô Ryû). Par exemple, le talon du pied arrière est levé pour correspondre à la pratique du kendo, ce qui n'est pas le cas dans la forme traditionnelle du jodo où le pied arrière reste en appui total avec le sol. La position du corps est aussi plus frontale que le "Hanmi" (position de 3/4) de Shindô Musô Ryû Jôdô. 

Le jodo aujourd'hui

Après le décès de Maître Shimizu en 1978, le jodo continua à se développer par ses anciens élèves dans le monde entier (Japon, Europe, Australie, Malaisie, États-Unis, Amérique du Sud). Dans chacune de ces contrées, des fédérations continentales ont vu le jour. Maître Otofuji Ichizô prit la relève en tant que Grand Maître de Shindô Musô Ryû Jôdô. Certains pratiquants suivent la forme du Seitei Jôdô de la Fédération de Kendo, le plus souvent sans se rendre compte qu'il ne s'agit pas de l'enseignement traditionnel de la discipline.

Tout cela crée une grande confusion. Aussi la Fédération Internationale de Jodo (International Jodo Federation, ou IJF) fondée par Maître Draeger sous l'égide de Maître Shimizu, tente t-elle de rémédier à ce problème, ainsi que sa branche européenne, la FEJ, localisée en Suisse et dont le président de la commission technique est Pascal Krieger. En 1994, ce groupe commença à suivre l'enseignement de Maître Nishioka Tsuneo, élève de Shimizu, jusqu'à son décès en 2014.

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